Centre fédéral d'expertise (KCE)
Nouvelles recommandations pour les mélanomes
Bien que sa mortalité diminue, son incidence ne cesse d'augmenter. Face à la variabilité des pratiques cliniques, le KCE propose de nouvelles recommandations destinées aux dermatologues, oncologues, chirurgiens, radiologues et spécialistes en médecine nucléaire, ainsi qu'aux autres spécialistes qui accompagnent les patients chez qui un mélanome est diagnostiqué.
Plus de 4.000 diagnostics par an (deux fois plus qu'en l'an 2000 !) et près de 300 morts: le mélanome est le 5e cancer le plus fréquent en Belgique.
Si la survie à cinq ans est très élevée (95%) en dépistage précoce, elle n'atteint pas les 30% quand la découverte de la tumeur a lieu à son stade IV.
7 domaines d'expertise
Les nouvelles recommandations cliniques du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) portent sur sept aspects précis identifiés comme prioritaires par les différents médecins de seconde ligne impliqués dans la prise en charge de cette pathologie, ainsi que par des représentants de patients. Ils ont trait au diagnostic, au traitement de première intention et au suivi après traitement.
- Le recours à l’échographie pour la stadification N initiale;
- Le recours à l’examen PET/CT [18F]FDG pour la stadification N et M initiale;
- Les marges de ré-excision chirurgicale pour les mélanomes de stades 0 à II;
- Le curage ganglionnaire complet en présence de métastases ganglionnaires infracliniques;
- La thérapie adjuvante pour les tumeurs de stade IIB, IIC, III ou IV complètement
réséquées; - La thérapie néo-adjuvante pour les mélanomes de stade III cliniquement décelables et les
mélanomes de stade IV résécables; - La stratégie de surveillance (suivi de routine) des patients qui ne présentent plus de signes cliniques de la maladie après la fin d’un traitement à visée curative.
Une aide à la décision
Les mélanomes non cutanés et les cancers de la peau non-mélanomes ne sont pas concernés, on ne parle ici que des patients adultes et il n'est pas question non plus du dépistage, de la prévention, ni des "nouveaux tests génétiques à visée pronostique", tient à préciser le KCE dans son communiqué (les nouveaux tests sont prévus au programme d'étude).
Les recommandations - sous forme de "guide de bonnes pratiques" - se sont focalisées sur les données probantes les plus récentes et sur la volonté d'harmoniser, par une aide à la décision, des pratiques parfois très variables, afin d'améliorer encore la survie.
Les experts du KCE émettent aussi des recommandations plus "politiques" à destination de l'Inami, comme la demande à la CRM (commission de remboursement des médicaments) de rembourser deux traitements néoadjuvants chez certains patients.