Les biosimilaires pourraient faire économiser 200 millions d’euros (Medaxes)
« Nous laissons 200 millions d’euros par an sur la table faute d’utiliser davantage les biosimilaires alors que le système de soins de santé est sous pression ». C’est le message principal de Medaxes, qui représente les intérêts de ces médicaments.
« Notre système de santé est soumis à une pression financière immense. Le budget 2026 de l’Inami vient d’être approuvé, mais personne n’a vraiment sablé le champagne. Chacun sait qu’il ne s’agissait que d’une étape. Le vrai défi est devant nous : trouver un financement structurellement soutenable de la santé, dans un contexte où les besoins augmentent et l’espace budgétaire se réduit. Alors que nous retournons chaque pierre pour trouver de l’argent qui n’existe pas, jusqu’à 200 millions d’euros d’économies évidentes restent ignorées année après année : celles liées aux biosimilaires. »
Une occasion manquée ?
Or l’utilisation de ces biosimilaires reste très faible, regrette Medaxes. « Résultat : notre pays n’attire plus les fabricants désireux de lancer de nouveaux biosimilaires. Sans alternatives biosimilaires, pas de concurrence : le prix du médicament d’origine reste élevé, et le levier budgétaire que représentent les biosimilaires reste à l’état de discours. »
Medaxes assure pourtant que « les biosimilaires sont tout aussi sûrs et efficaces que les médicaments biologiques de référence, tout en étant jusqu’à 50 % moins chers. Leur arrivée sur le marché entraîne en outre une baisse du prix du médicament original. »
Le chiffre de 200 millions avancé par le lobby des médicaments meilleur marché se base sur les médicaments biologiques dont le brevet arrive à échéance durant cette législature, mais pour lesquels aucun biosimilaire n’est attendu.
« Pas opposé à l’innovation »
« Aujourd’hui, nous pouvons encore économiser sans que les patients ni les soignants n’en subissent les conséquences. Si nous ne faisons rien, le jour viendra où ils le sentiront : lorsque l’on ne pourra tout simplement plus rembourser un traitement biologique prometteur… parce que nous n’avons pas fait notre travail. »
Medaxes ne s’oppose pas à l’innovation : « Les biosimilaires ne sont pas une menace. Ils sont un outil de réinvestissement. Chaque euro économisé est un euro qui peut retourner dans les soins, l’innovation et l’accès pour les patients. »
Medaxes demande un partenariat constructif entre autorités, médecins, patients et industrie pour un espace budgétaire viable.
Lire aussi (en anglais) : l’interview de Gabrielle Vargas (UZ Gent)