Face à la mobilisation de médecins spécialistes, Solidaris lance une pétition... et appelle les médecins conventionnés à la signer
1er juillet 2025 - « Notre santé n’est pas à vendre » : face à la mobilisation croissante de "certaines corporations de médecins spécialistes opposées à toute régulation", Solidaris appelle les citoyens et les médecins conventionnés qui partagent sa volonté de "garantir l’accessibilité des soins" à s’opposer à "toutes les mesures qui contribueront à augmenter le coût des soins pour les patients".

“La voix des patients et des citoyens ne peut pas être plus longtemps absente du débat public alors que derrière les réformes prévues se dessine une menace bien réelle : celle d’un alourdissement de la facture pour les patients. Et ce dans un pays où déjà, un quart des dépenses de santé est assumé directement par les citoyens”, explique Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris, dans un communiqué publié ce lundi.
La Belgique est l’un des pays européens où les patients paient déjà le plus cher pour se soigner, souligne la mutualité socialiste: "25% des dépenses de santé sont à charge des patients, contre 13% en Allemagne et 15% en France. Les études sur le report de soins montrent que quatre personnes sur dix ont déjà renoncé à se soigner faute de moyens financiers."

Ce que Solidaris dénonce
"Solidaris ne peut pas accepter que les patients, et particulièrement la classe moyenne, subissent de nouvelles “taxe sur la santé” pour financer les coupes budgétaires ou les revalorisations salariales des médecins spécialistes. C’est pourquoi Solidaris tire la sonnette d’alarme en lançant une pétition nationale pour rappeler une exigence fondamentale : garantir à chacune et chacun un accès à des soins de qualité, sans discrimination ni surcharge financière."
"La santé n’est pas un bien de luxe. Le patient n’est pas un client"
Concrètement, Solidaris dénonce :
- L’introduction des tarifs maximaux qui permettra aux médecins pourtant dits conventionnés de facturer des suppléments d'honoraires aux patients sur une série d'actes médicaux. Bien qu’à ce stade cette mesure soit encadrée par des limitations prévues par le projet de loi, cette initiative risque de détruire la logique fondamentalement du modèle de conventionnement. Une logique qui a justement pour objectif de protéger les patients contre la facturation de suppléments. Les patients seront les premières victimes de cette mesure, qui revient à introduire des suppléments d’honoraires déguisés, à leur charge.
- Une pression croissante pour accroître le prix des médicaments et les tickets modérateurs, c'est-à-dire la part du prix de la consultation payée directement par le patient. Cette mesure, elle aussi, frappera de plein fouet les budgets des familles.
- Une politique d’économies drastiques : près d’un milliard, soit 907 millions d’euros, doit être économisés d’ici fin 2026, avec pour conséquence probable une augmentation directe des coûts à charge des patients.
Solidaris veut un "bouclier tarifaire contre les suppléments"
Les solutions alternatives proposées par la mutuelle socialiste :
- La mise en place d’un bouclier tarifaire afin de protéger le patient contre les suppléments d’honoraires.
- Une régulation équilibrée des revenus médicaux, assurant un juste revenu aux prestataires sans ponctionner davantage les malades.
- Des mesures claires pour récupérer les surprofits réalisés par l’industrie pharmaceutique et des laboratoires, estimés à plus d’un milliard d’euros par an sur notre sécurité sociale. Les discussions budgétaires ne peuvent pas faire l’impasse sur les recettes nouvelles nécessaires pour financer les besoins de la population.
“Sans une logique de régulation des coûts des soins de santé pour les patients, nous accélérons encore un peu plus vers une médecine à deux vitesses où ceux qui sont capables de débourser plus pour se soigner seront les premiers à obtenir un rendez-vous chez un médecin”, poursuit Jean-Pascal Labille.
Et le communiqué de conclure : "La santé n’est pas un bien de luxe. Le patient n’est pas un client. Et encore moins une variable d'ajustement. C’est pourquoi Solidaris lance aujourd’hui cette pétition. Pour dire stop. Pour défendre un modèle solidaire. Pour affirmer, ensemble, que la santé est un droit fondamental, et non une marchandise."