Oncologie

Fondation contre le cancer

"Un cadre réglementaire plus strict contre les traitements anticancer non validés"

La Fondation contre le cancer tire la sonnette d’alarme après la diffusion, sur une chaîne télévisée flamande, d'un reportage sur des patients belges atteints d'un cancer en recherche de thérapies alternatives, non validées scientifiquement, à l'étranger. La Fondation appelle les décideurs politiques à mettre en place rapidement un cadre réglementaire plus strict.

reportage VRT PanoLe reportage, intitulé « Entre espoir et désespoir », a été diffusé ce mercredi soir sur la chaîne VRT 1. Pendant plusieurs mois, des journalistes ont suivi trois patients belges atteints de cancer qui, faute de perspective de guérison chez nous, se sont tournés vers des traitements coûteux et expérimentaux en Allemagne.

"Certaines de ces thérapies coûtent jusqu’à 150.000 euros et sont proposées sans preuve scientifique ni résultats transparents", alerte la Fondation contre le cancer dans un communiqué. Elle rappelle que la pratique consistant à tromper des patients vulnérables par des offres commerciales de traitements dont l’efficacité n’est pas démontrée est "non seulement contraire à l’éthique, mais aussi dangereuse".

La Belgique à la pointe des traitements

« La médecine belge figure parmi les meilleures au monde », souligne le Pr Eric Van Cutsem, co-président de la Fondation contre le cancer et par ailleurs professeur d’oncologie à la KU Leuven. « Nous jouons véritablement en “Ligue des Champions”, si je puis dire. Lorsqu’en Belgique on vous dit qu’il n’existe plus d’options thérapeutiques, cela signifie que toutes les possibilités scientifiquement validées ont été épuisées. » 

La Fondation contre le cancer investit massivement dans la recherche (35 millions d’euros cette année). Elle rappelle que seules les preuves et la connaissance permettent réellement d’augmenter les chances de guérison.

« La seule voie d’avenir passe par une recherche innovante, contrôlée et transparente menant à des traitements validés, et non par des pratiques qui relèvent plus du charlatanisme que de la médecine », s'insurge le Pr Van Cutsem. « Il est inacceptable que des médecins en Allemagne proposent, sans la moindre preuve, des traitements et demandent pour cela des sommes considérables. Nous comprenons la détresse des patients, mais ces pratiques sont totalement inacceptables. Faire du commerce avec l’espoir, c’est évidemment inadmissible. » 

Via Google et les réseaux sociaux 

Selon le reportage de l'émission "Pano", ces médecins étrangers se font connaître via les réseaux sociaux et des sites web afin d’attirer des patients. Ainsi Kevin et Céline, atteints d’un cancer au stade IV dont les chances de guérison sont faibles, et qui ont cherché sur internet un traitement « alternatif » à l’étranger.

« Le problème, c’est que ces traitements ne sont parfois pas suffisamment prouvés », explique Gabry Kuijten, directeur de l’information aux patients de la Fondation contre le cancer. « Aucune étude clinique n’a été menée selon les règles, ce qui fait qu’on ne sait pas vraiment si ce traitement fonctionne. Parfois, il n’est même pas sûr. »

La Fondation dit recevoir quasi chaque jour des questions de patients qui envisagent un traitement à l’étranger. La plupart du temps, ils l'ont trouvé via Google ou sur les réseaux sociaux, notamment dans un groupe Facebook.

Parmi les pistes souvent évoquées, la plateforme "Bookinghealth.com" qui fonctionne comme Booking.com mais, au lieu de promouvoir des logements de vacances, fait la publicité de traitements médicaux à l’étranger. « Booking Health est animé par un objectif commercial et propose des traitements non prouvés et expérimentaux à des prix élevés, alors qu’il existe parfois en Belgique des options de traitement scientifiquement fondées, qui plus est remboursées. »

Pour la Fondation, il est essentiel que l’Europe prenne des mesures et améliore la coopération entre les États membres afin que les patients soient informés des risques liés aux traitements non officiels. La mise en place d’un point de signalement européen pour les traitements douteux pourrait constituer un bon point de départ.

Pas la première alerte...

Il y a quasi un an, la Fondation contre le cancer, en collaboration avec De Tijd, la chaîne allemande ZDF, le journal autrichien Der Standard et le quotidien espagnol El País, avait déjà révélé l’existence de traitements douteux dans des cliniques privées.

À l’époque, le Conseil de l’UE, l’Agence européenne des médicaments (EMA) et plusieurs pays, dont la Belgique, avaient déclaré vouloir renforcer la coopération européenne et prendre des mesures. Le reportage de la VRT montre toutefois qu’aucun changement concret n’a eu lieu...

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Écrit par La rédaction (avec Belga)23 octobre 2025

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