Que penser de la grève annoncée le 7 juillet ?
Le Dr Alexandre Hebert, directeurs aux affaires médicales de Vivalia, partage son avis sur la grève annoncée le 7 juillet prochain.
L'avant-projet n’est pas un produit fini, sur la forme, sur le fond. Nous devons élargir le débat, pas uniquement sur les médecins, mais sur les hôpitaux et nos patients.
Quelques éléments factuels
- Il doit y avoir une concertation, des réunions de travail avec l’ensemble des acteurs. Les directions hospitalières doivent bénéficier d’une écoute et d’une attention avec la réalité de terrain vécue; tout comme la 1ère ligne de soins, dont nos collègues médecins généralistes.
- Une réforme de la nomenclature et du financement est en cours ; respectons l’échéancier. Celle-ci doit être concomitante en cas d'actions sur les suppléments d’honoraires. La réalité est différente en Flandre et en Wallonie. Ces suppléments sont aussi employés pour la valorisation, au niveau hospitalier, de certaines activités moins bien financées.
- Le déconventionnement partiel est utile pour le partage éventuel des activités, garantir une bonne accessibilité aux soins pour nos patients. Il y a une liberté de choix, à laquelle corps médicaux et patients sont attachés.
- Nous devons concentrer nos efforts, avec un budget à maitriser, pour des soins basés sur la valeur qu’ils apportent auprès des patients. La qualité des soins et l’innovation sont les grands défis. à soutenir !
- Les corps médicaux sont interpellés par l’appel à la grève lancé récemment. Ce type de démarche est inhabituel, selon un délai court.
Il est essentiel de préserver la continuité des soins pour nos patients, tout en respectant pleinement la liberté de chacun de participer, ou non, à ce mouvement, principe fondamental. Nous devons nous interroger sur la perception qu’aurait la population et tenir compte des intérêts de l’ensemble des parties prenantes.
La question du lien avec nos patients est posée : une annulation de consultation /d’intervention impacte, dans un contexte sensible (santé, délais parfois longs pour accéder aux soins).
Il me semblerait pertinent que nous réfléchissions ensemble à une manière de faire entendre nos points d’attention. Idéalement, il serait souhaitable de pouvoir associer nos patients à cette démarche et recueillir leur compréhension. Une action symbolique ? Un bandeau pour sensibiliser les patients ? Un support explicatif à prévoir ? - Nous nous réunirons en interne afin d’échanger/déterminer une attitude globale. Nous prendrons les contacts avec nos homologues pour connaitre les points de vue et dégager le consensus à porter auprès des autorités.
L’objectif restera toujours la qualité et l’accessibilité des soins apportés à nos patients, la soutenabilité du modèle financier des hôpitaux et le respect des acteurs impliqués, avec un métier orienté vers les autres.
