L’Absym maintient son appel à la grève le 7 juillet
La concertation entre le ministre et, entre autres, les syndicats médicaux, n’a pas apaisé les tensions. L’Absym maintient « formellement » son appel à la grève pour le lundi 7 juillet.
Laurent Zanella
« Nous avons participé hier soir (jeudi 3 juillet, NdlR) à la concertation à laquelle nous avait convié le ministre Vandenbroucke sur l’avant-projet de loi-cadre. Comme jeudi dernier, les parties autour de la table étaient le ministre et certains de ses collaborateurs, l'Inami, les mutualités, les dentistes et les médecins via leurs organisations représentatives », indique l’Absym, qui regrette que ladite réunion ait été précédée de quelques heures par l’envoi par mail aux participants d’un projet de loi modifié sur une série de points. « Il était impossible d’analyser en détail les modifications apportées au texte, mais une lecture rapide montre que même si le texte amendé rencontre certaines demandes formulées par les syndicats médicaux, elles restent globalement insuffisantes et difficiles à transposer sur le terrain. »
Pour l’Absym, le problème reste entier. « Il est impossible que cet avant-projet de loi-cadre soit réécrit en profondeur avant que le ministre ne le dépose en première lecture avant les vacances parlementaires. » Le syndicat maintient donc formellement son appel à la grève pour le lundi 7 juillet.
Même impression au Cartel?
« Le texte a été significativement amendé par le cabinet et les partenaires de la coalititon », témoigne le Dr Thomas Gevaert, président du Cartel. « Il y a des modifications positives concernant le déconventionnement partiel, la mise en œuvre des réformes, etc. Mais le diable se cache dans les détails, surtout avec le ministre. »
Tant que le Cartel que l’Absym n’ont pu effectuer qu’une analyse limitée du texte. « Nous avons demandé un report de la première lecture afin de pouvoir travailler correctement sur ce texte et consulter largement – compte tenu des vacances – mais cette demande nous a été refusée », regrette Thomas Gevaert. « Il va donc falloir analyser contre la montre, voir où nous pouvons ajuster et surtout sur quoi nous voulons finalement nous accorder en tant que secteur. » Une décision que le pathologiste trouve incompréhensible, surtout pour adhésion à long terme de cette réforme.
« Le marchandage entre partenaires gouvernementaux sur des dossiers comme la taxe sur la plus-value, les dépenses de défense, la limitation dans le temps du chômage et les réformes en santé sont en fait la raison principale pour laquelle le ministre adopte une position aussi rigide sur les délais », précise toutefois Thomas Gevaert. « Il est important de rester concentré : il y a un accord de gouvernement, on peut en penser ce qu’on veut, mais c’est dans ce cadre que nous, acteurs de la santé, devons négocier. Donc, au bout du compte, il faudra bien trouver un accord. »
Pour gagner du temps, le Cartel, par le biais de l'ASGB, a donc partagé le texte (que vous retrouverez également ici) afin de récolter les remarques « à nos secrétariats respectifs ». La date limite de la réception des remarques est mercredi prochain, puisque le 11 juillet, une nouvelle concertation aura lieu.
« Après ces dernières semaines, nous ne pouvons que constater que nous devons nous professionnaliser en tant que médecins : nous sommes une bande d’amateurs face aux services d’études des partis politiques ou des mutualités », conclut Thomas Gevaert.
