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"Il faut ouvrir davantage les soins intensifs aux familles"

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Organisé pour la 37e année consécutive par le Service des soins intensifs de l'Hôpital Erasme en collaboration avec la Société belge de soins intensifs, l'Isicem a attiré cette semaine plus de 6.000 professionnels. Plusieurs évolutions majeures de cette discipline ont fait l'objet de débats animés et de cinq communications dans le Jama et le NEJM.

"Les efforts permettant une plus grande mobilisation des malades graves, qui sortent de leur lit chaque fois que c'est possible, même en poussant leur support respiratoire, sont une avancée notable dans notre discipline, pointe Jean-Louis Vincent. L'administration d'agents sédatifs est aujourd'hui réduite au minimum, pour maintenir la force musculaire et favoriser la récupération rapide."

"Dans certains services de soins intensifs, les médecins viennent s'occuper des patients et puis partent en salle d'opération. Ensuite, ils préfèrent ne plus être dérangés. Ils repassent après, en fin d'après-midi, voir leurs patients. C'est loin d'être idéal, souligne le Pr Vincent. Ne pas sédater les patients implique de les surveiller davantage. À Erasme, nous sommes parvenus à le faire grâce à une équipe qui comprend les enjeux de la mobilisation."

En tant qu'enseignant, le Pr Jean-Louis Vincent a l'occasion de défendre cette approche auprès des futurs infirmières et médecins. A l'occasion du congrès, une étude, publiée dans le Jama (1), a présenté une option intéressante pour assurer une sédation légère.

L'arrêt de production de certains médicaments par l'industrie pharmaceutique peut avoir des conséquences désastreuses pour les services de soins intensifs. "En Belgique, l'arrêt prolongé de production d'un médicament antidouleur (rémifentanil) très utile en soins intensifs pose actuellement de sérieux problèmes. Les médecins et les autorités ne peuvent malheureusement rien y faire", regrette l'ancien chef de service.

Le Pr Vincent a également insisté sur l'importance de permettre aux proches de rendre visite aux patients hospitalisés en USI. "Avant, c'était très réglementé. Surtout, parce que l'on estimait que les visites fatiguaient le patient. Il faut ouvrir les services. Les proches peuvent ainsi participer activement à la prise en charge des malades graves. Cette participation de la famille améliore aussi les contacts entre les proches et les soignants qui se côtoient plus régulièrement. Il y a moins de conflits", soutient l'intensiviste (lire à ce sujet sa tribune libre dans le Jdm 2484).

L'Ecmo en USI

Plusieurs orateurs ont pointé l'intérêt de la technique d'extracorporeal membrane oxygenation, comme assistance cardiorespiratoire dans les USI. "Ces progrès technologiques posent notamment des questions éthiques liées à leurs indications. Il faut éviter l'acharnement thérapeutique et les abus. À l'opposé, dans certains cas, l'Ecmo permet, lors d'un arrêt thérapeutique sans mort cérébrale, de préserver des organes qui pourraient être proposés au don", commente le Pr Vincent. Une table ronde d'experts a eu lieu sur ce thème délicat. La question de la disponibilité de l'ECMO a également fait l'objet de discussions. Faut-il créer des centres de référence ou permettre à tous les hôpitaux de disposer de cet équipement de pointe ? "En Allemagne, où il existe une centaine de centres, de nombreux patients se retrouvent en ECMO. En Angleterre, il n'y a que 5 centres. En Belgique, une dizaine. La création de centres spécialisés permet de regrouper le nombre d'interventions, et d'augmenter ainsi la qualité de la prise en charge, mais pose la question de la distance à parcourir pour atteindre les centres. En outre, en cas d'épidémie de grippe A (H1N1), il faudrait pouvoir disposer d'un nombre considérable d'ECMO."

(1) Référence sur demande.

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Écrit par Vincent Claes30 mars 2017

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