Rififi autour d'un CHR
Le nouveau CHR de Verviers restera bien à... Verviers
L'avenir du nouveau Centre hospitalier régional (CHR) a fait irruption lors du conseil communal verviétois lundi soir. Les élus ont dû se prononcer en urgence sur l'adoption du nouveau plan stratégique de l'hôpital, qui vient de désigner un chef de projet pour envisager sa délocalisation. Le sujet a donné lieu à des échanges tendus entre les élus de l'opposition et la majorité.
Le conseiller communal Freddy Breuwer (LRV) a d'abord pointé la situation financière fragile de Verviers et le coût estimé du futur hôpital, s'élevant à environ 500 millions d'euros. Il a également rappelé que la Ville avait déjà supporté les déficits de l'institution par le passé.
Dans son sillage, les autres têtes de liste des différents groupes d'opposition ont aussi pointé tour à tour un manque d'informations.
Pour Hajib El Hajjaji (Ecolo), le plan stratégique "donne l'impression que tout est déjà joué", alors que deux questions fondamentales restent sans réponse. "Nous ne savons pas quel est le projet hospitalier du CHR, ni en quoi il se distingue de ce qui existe aujourd'hui. Et nous n'avons aucune analyse des orientations stratégiques au niveau wallon et fédéral", a-t-il regretté.
Implantation verviétoise
"On se fout de nous, alors que la Ville est l'actionnaire principal de l'hôpital", a lancé László Schonbrodt (PTB), avant de revenir sur les propos tenus par le vice-président wallon Pierre-Yves Jeholet dans la presse locale lundi matin en faveur d'un déménagement à Battice.
"Il faut des discussions dans les organes publics. La sortie du ministre Jeholet est extraordinaire, il donne son avis comme si le nôtre ne comptait pas", s'est-il offusqué.
En réaction, plusieurs voix dans la majorité ont rappelé leur attachement à une implantation verviétoise. "Le futur hôpital doit rester sur le territoire de Verviers. Laisser croire qu'il pourrait être construit ailleurs est dangereux", a rétorqué Aya Darfoufi, pour le PS.
"Il n'a jamais été question de soutenir un projet hors de Verviers", a alors martelé le bourgmestre Maxime Degey, qui a également appelé à "reprendre en main le destin de l'hôpital. Notre responsabilité dans ce dossier est de proposer un site", a-t-il conclu.
Le point a finalement été prorogé, pour que les autorités puissent mener à bien une analyse juridique afin de protéger les intérêts de la Ville de Verviers. "Il s'agit de la quatrième fois, alors que l'on a besoin de stabilité", a fait remarquer Claude Orban, pour le groupe d'opposition Eau Centre.