L'importance de la mise en terre

Lors de travaux de rénovation au niveau de votre installation électrique, vous risquez bien d’entendre l’expression ‘mise à la terre’. Le principe est, comme beaucoup le savent déjà, simple. Sur un appareil ou une prise de courant défectueux, il peut y avoir une perte de courant. Ce courant cherche toujours la voie de la moindre résistance. Il peut s’agir d’un objet mais aussi d’une personne. La mise à la terre veille à ce que cette tension soit évacuée vers le sol. Une bonne mise à la terre est donc la base d'une installation électrique sûre.

 

La mise en terre

Principe

La mise à la terre permet à l’électricité de s’écouler en toute sécurité vers le sol en cas de défaut, plutôt que de passer par des personnes ou des parties métalliques. Cela permet d’éviter les chocs électriques en cas de problème avec un appareil ou une conduite. C’est pourquoi les parties métalliques accessibles sont reliées à un fil de terre jaune et vert, qui passe par le tableau électrique jusqu’à une tige de terre ou une boucle de terre enfouie dans le sol.

Le principe de fonctionnement d'une mise à la terre est simple. Si vous raccordez un conducteur à une référence, le conducteur reçoit le même potentiel que la référence. Le sol (terre) a un potentiel de zéro. Nous l'utilisons par consé­quent comme référence. Si nous relions donc les conducteurs au sol, la différence de tension entre les deux sera en toute logique dissipée. Une bonne mise à la terre offre une résistance électrique minimale vers la terre.

Que mettre à la terre?

Dans votre habitation, les éléments suivants doivent être mis à la terre:

• toutes les prises de courant;
• tous les points d'éclairage;
• tous les éléments métalliques
• du bâtiment qu'on peut toucher directement (il ne faut donc pas retirer le plâtrage pour mettre à la terre une poutre de support en métal cachée);
• toutes les conduites en métal;
• tous les conducteurs étrangers dans la salle de bains (conduites d'eau et de gaz, baignoire, sol de douche,...).

Qu’en est-il des installations d’énergie renouvelable?

Les installations d’énergie renouvelable telles que les panneaux solaires, les onduleurs, les batteries domestiques et les pompes à chaleur impliquent des exigences spécifiques en matière de mise à la terre. Le RGIE impose que toutes les parties métalliques accessibles en usage normal, ainsi que tous les éléments susceptibles d’être sous tension en cas de défaut, soient correctement reliés à la terre.

Pour les panneaux solaires, cela signifie que la structure de montage, les cadres métalliques et le boîtier de l’onduleur doivent être connectés au conducteur de protection. L’onduleur lui-même doit également être protégé par un disjoncteur différentiel de 30 mA, sauf indication contraire du fabricant.

Les pompes à chaleur, qui consomment généralement une puissance électrique importante, doivent quant à elles être reliées à la borne principale de terre à l’aide d’un conducteur de terre adapté (au minimum 6 mm², ou plus selon la section du câble d’alimentation). Ces installations sont également soumises aux mêmes exigences en matière de liaisons équipotentielles que les autres appareils de la maison.

 

Eléments

Boucle de terre

D'après le RGIE, une nouvelle construction résidentielle doit être mise à la terre avec une boucle de terre. Il s'agit d'un conducteur - en cuivre à nu ou plombé, ou constitué de fils de cuivre semi-flexibles assemblés) d'un seul tenant qui est installé sous les fondations. Elle doit se trouver au moins à 60 cm sous le niveau du sol.

Placez la boucle de terre à fond de fouille des murs extérieurs du bâtiment. Enterrez-la et maintenez-la en place avec des bouts de fil de cuivre. La boucle doit être en contact direct avec la terre, mais ne peut cependant pas être en contact avec les fondations. Elle doit donc être bien recouverte de terre. Là où les deux extrémités ressortent, vous placez un tuyau en PVC.

 

Piquets de terre

Lors de la transformation d'une habitation existante, il n'est pas possible de placer une boucle de terre sous les fondations. La mise à la terre est alors réalisée avec des piquets de terre. Il s'agit de piquets en cuivre ou galvanisés qu'il faut enfoncer dans le sol. Selon la composition du sol, il peut arriver qu'il faille enfoncer ces piquets à deux, voire même trois mètres de profondeur.

On peut également enfoncer plusieurs piquets, dispersés, dans le sol et les relier entre eux en vue de faire baisser la résistance de terre. Les piquets sont reliés entre eux et avec le disjoncteur de terre au moyen d'un conducteur isolé jaune-vert doté d'une section minimale de 16 mm².

 

Disjoncteur de terre

Le fil conducteur, provenant de la boucle ou des piquets de terre, doit être raccordé à un disjoncteur de terre ou bande de séparation. Celui-ci doit toujours être facilement accessible pour pouvoir mesurer la résistance de terre. Il ne peut être coupé qu'à l'aide d'outillage.

Attention
Même dans les habitations plus anciennes, datant d’avant 1981, les prises et conduites faisant partie de circuits neufs ou modifiés doivent respecter les exigences actuelles en matière de mise à la terre.

 

Borne de terre principale

La borne de terre principale se trouve juste au-dessus du disjoncteur de terre. De là part le conducteur principal vers la boîte de distribution, où il est raccordé à la bande de terre principale. Le conducteur principal doit avoir une section de 16 mm². Les raccordements aux structures métalliques (pouvant être touchées) de l'habitation et aux conduites de gaz et d'eau en métal partent ici aussi.

 

Liaison equipotentielle

Les bons conducteurs dans la maison, comme les tuyaux de chauffage, sont également raccordés au conducteur de terre via des liaisons équipotentielles. Quelque chose qui fait aussi souvent défaut dans les maisons plus anciennes.

La liaison équipotentielle principale relie la borne de terre principale et les éléments conducteurs étrangers (comme les structures en métal, les conduites de gaz et d'eau), afin qu'il ne puisse pas y avoir de tension entre ces éléments.

Utilisez ici un conducteur jaune-vert avec une section de 6 mm². Serrez-le avec l'extrémité dénudée contre les éléments. Pour les conduites, il existe des bornes spéciales pour serrer les conducteurs. Veillez bien à établir le contact avec le métal des tuyaux. Eliminez donc éventuellement la couche de peinture.

Les liaisons équipotentielles complémentaires sont nécessaires pour relier dans les salles de bains et douches tous les éléments conducteurs étrangers et les masses entre eux et avec le conducteur de protection - avec un conducteur jaune-vert d'au moins 4 mm²..

Contrôler la mise à la terre

La résistance de dispersion de la mise à la terre doit être contrôlée avant de mettre l'installation en service.

Valeur < 30 Ω

Jusqu’il y a peu, l’adage était: si la résistance à la dispersion est inférieure à 30 Ω, aucun souci. Un disjoncteur de fuite de terre général de Δ300 mA et un disjoncteur de fuite de terre de Δ30 mA pour les circuits humides suffiront pour avoir le feu vert.

Cela reste important, mais cela ne dispense plus d’ajouter d’autres protections. Depuis le 1er juin 2023, un disjoncteur différentiel de 30 mA maximum est obligatoire pour tous les circuits alimentant des prises, des éclairages ou des appareils fixes — même si la résistance de dispersion est inférieure à 30 Ω. Le différentiel général de 300 mA reste quant à lui obligatoire en tant que protection principale.

30 Ω < valeur < 100 Ω

Pour une résistance de dispersion comprise entre 30 et 100 Ω, les mêmes obligations s’appliquent: tous les circuits terminaux doivent être protégés par un différentiel de 30 mA. Une attention particulière doit être portée à la bonne répartition des circuits sur plusieurs différentiels afin de limiter les désagréments en cas de déclenchement.

100 Ω < valeur

Une résistance de dispersion supérieure à 100 Ω est considérée comme dangereuse et non conforme. Dans ce cas, l’installation ne sera pas approuvée lors du contrôle. Faites donc tester votre installation au préalable par un professionnel. Vous éviterez ainsi de mauvaises surprises lors de l’inspection.