Étude MAHA 2025
Gibbis: « un calme précaire avant la tempête »
La nouvelle édition de l'étude MAHA donne l'impression d'une situation financière stabilisée dans les hôpitaux belges. Mais cette stabilité demeure "médiocre" et largement artificielle, souligne Gibbis, la fédération des institutions de soins à Bruxelles.
Le résultat courant reste négatif, à -42 millions d'euros, et n'échappe à une dégradation supplémentaire que grâce à la normalisation des coûts énergétiques, souligne Gibbis.
Pour le secteur, il s'agit d'un "calme avant la tempête", alors que près d'un milliard d'euros d'économies sont annoncés dès 2026 dans le budget des soins de santé.
Des patients plus précaires à Bruxelles
La fédération rappelle que chaque déficit a des conséquences concrètes : temps d'attente qui s'allongent, remplacements impossibles, achats de matériel reportés, pression accrue pour réduire les durées de séjour. "La santé financière des institutions conditionne directement l'accès, la qualité et la sécurité des soins", insiste-t-elle.
Le modèle hospitalier bruxellois se caractérise par une patientèle plus précaire et par des missions de soins structurellement plus lourdes dans les centres d'expertise.
Par ailleurs, les hôpitaux de la capitale subissent le poids structurel des pensions statutaires, qui pèse sur la viabilité financière des institutions publiques. Résultat? Alors que le pays affiche un résultat courant déficitaire équivalant à -0,2% du chiffre d'affaires, Bruxelles plonge à -1,89 %.
Besoin d'un gouvernement bruxellois
Face à ces constats, Gibbis formule plusieurs demandes urgentes. L'organisation appelle les autorités à protéger le secteur des décisions budgétaires de fin d'année, notamment de toute hausse de TVA.
Elle réclame également un cadre budgétaire pluriannuel clair, la possibilité de réorganiser en profondeur le paysage hospitalier (y compris via des fusions facilitées) et une réforme de financement. Une solution pérenne pour les pensions statutaires figure aussi parmi les priorités.
Les hôpitaux bruxellois insistent enfin sur la nécessité de former rapidement un gouvernement régional. "La région bruxelloise a besoin d'un interlocuteur politique fort, capable de porter et d'orchestrer la mise en œuvre des réformes indispensables. Le secteur hospitalier bruxellois prend ses responsabilités. La politique doit désormais prendre la sienne."