Mutualités libres
La plus forte baisse de recours aux antibiotiques en cinq ans
Les Mutualités libres constatent une intéressante diminution (-4%) de la consommation d'antibiotiques sur un an. Si la tendance est encourageante, elle ne suffit pas pour atteindre les objectifs fixés: le recours global aux antibiotiques est encore trop élevé.
Ce sont des chiffres plutôt encourageants, sur base de statistiques auprès de leurs membres, que publient les Mutualités libres/Partenamut à l'aube de la 'Semaine mondiale de sensibilisation pour un bon usage des antibiotiques': entre juillet 2024 et juin dernier, 29,5% des patients ont reçu au moins un antibiotique délivré en pharmacie publique, contre 33,4% un an auparavant.
"Il s’agit de la plus forte baisse observée depuis cinq ans", constatent les Mutualités libres. Une baisse particulièrement marquée chez les jeunes.
Une tendance certes encourageante, mais encore insuffisante pour atteindre les objectifs fixés car l’usage global d’antibiotiques reste trop élevé.
Les chiffres
- Moins de patients concernés : -3,9% ;
- Pic hivernal moindre également : pendant la période la plus propice à la consommation d’antibiotiques, la proportion de gens qui ont reçu un antibiotique était de 4,6%, contre 5,5% en 2023-2024 et 6,5% en 2022-2023.
- Et un volume en recul : la quantité totale délivrée est passée de 15,6 à 13,8 millions de doses journalières définies (DDD), soit -11,5%. "Compte tenu de l’augmentation du nombre de membres, cette évolution est d’autant plus positive", se réjouissent les Mutualités libres.
- La dose moyenne par patient (dose moyenne journalière pour 1.000) a aussi diminué, passant de 17,8 à 15,7.
"Cette baisse reflète les efforts conjoints du secteur de la santé : mise en œuvre du plan d'action national belge One Health contre la résistance aux antimicrobiens (AMR), baromètre de prescription à destination des médecins généralistes assorti d’un feedback individuel, campagnes de sensibilisation menées par les mutualités et autres initiatives visant à promouvoir un usage plus rationnel des antibiotiques", analysent les Mutualités libres.
Encore trop loin des objectifs...
Mais la majorité des objectifs demeurent hors de portée:
- On est loin d'une réduction globale de 40% du volume d’ici 2030 ;
- Proportion d’amoxicilline par rapport à l’amoxicilline + acide clavulanique trop faible ;
- Part d’antibiotiques de deuxième ligne encore de 43%, soit plus du double du seuil recommandé (20%).
Un bon point, toutefois: les antibiotiques dits “access”, efficaces et avec un faible potentiel de résistance, représentent 71% du volume total, "dépassant ainsi l’objectif de 65%", notent les Mutualités libres, qui rappellent par ailleurs aux pouvoirs publics l'urgence d' "implémenter la délivrance des antibiotiques à l’unité lorsque des conditionnements adaptés ne sont pas disponibles pour limiter le risque de surconsommation et d’automédication".
