Fin du brevet infirmier, création de "l'assistant-e"

La réforme de la formation infirmière dans la partie francophone du pays, qui passe par la fin prochaine du brevet infirmier et la création d'un nouveau profil d'assistant-e en soins infirmiers, est lancée, a annoncé jeudi le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. aide-soignant, assistant en soins infirmiers et infirmier bachelier

"Cette réforme répond à un constat partagé : la baisse du nombre d'étudiants ne s'explique pas uniquement par un manque d'attractivité du métier, mais aussi par une offre de formation peu lisible", selon la ministre de l'Éducation Valérie Glatigny (MR).

3,5 années de formation

Concrètement, le "brevet infirmier", une formation de 3,5 ans de niveau 4, classée dans l'enseignement secondaire, est supprimé. Il était acquis qu'il ne serait plus reconnu automatiquement dans l'UE pour les étudiants inscrits après mars 2026. Les élèves déjà engagé-es pourront terminer leur formation. Ils et elles bénéficieront d'une reconnaissance européenne, même en cas de redoublement. Une solution spécifique est prévue pour les élèves actuellement en année préparatoire.

Dès l'année académique 2026-2027, la formation d'assistant-e en soins infirmiers/infirmier de base (niveau 5) sera lancée, cette fois au sein de l'enseignement pour adultes. Cette fonction a été introduite en 2023 par le niveau fédéral. "L'enseignement pour adultes est le cadre le plus adapté, car il accueille des personnes souvent sans CESS (diplôme de fin du secondaire supérieur, NDLR), en reconversion ou déjà actives, qui n'auraient pas poursuivi d'études supérieures ou ne désirent pas s'inscrire en haute école", explique le gouvernement francophone, dans un communiqué.

Des programmes de cours "passerelles" seront mis en place pour obtenir le titre de bachelier infirmier responsable de soins généraux

Des programmes de cours "passerelles" seront mis en place pour obtenir le titre de bachelier infirmier responsable de soins généraux (IRSG, niveau 6), afin de valoriser les acquis et répondre aux besoins du terrain.

Ces deux filières infirmières se structurent donc en plus de la filière d'aide-soignant-e. "Nous mettons fin au flou autour des titres et formations en créant trois parcours évolutifs et valorisants : aide-soignant, assistant en soins infirmiers et infirmier bachelier", résume la ministre-présidente Elisabeth Degryse (Engagés), en charge de l'Enseignement supérieur.

Pour les membres du personnel, une concertation est en cours avec les fédérations de pouvoirs organisateurs et les directions afin de garantir l'emploi, d'équilibrer le maillage territorial de l'offre de formation, de valoriser les équipements existants et de préserver les partenariats avec les hôpitaux et maisons de repos.

Attendue depuis des années, cette réforme était rendue nécessaire par l'évolution des règles européennes (reconnaissance des diplômes, nouvelles compétences imposées), par les transformations du métier décidées par le fédéral et par la pénurie de soignants sur le terrain, selon l'exécutif MR-Engagés. 

La Flandre s'est mise en conformité en 2023 déjà. Il y avait urgence côté Fédération Wallonie-Bruxelles aussi, pour assurer que des assistants en soins infirmiers puissent pratiquer dans les hôpitaux francophones, maisons de repos et maisons de repos et de soins à Bruxelles.

"Au-delà de répondre aux exigences européennes, en clarifiant les parcours de formation et en renforçant la reconnaissance des compétences, cette réforme donne à chacune et chacun une place claire et valorisée dans l'ensemble du processus de soins", selon le ministre de la Santé Yves Coppieters (Engagés).