“Stop à la chasse aux malades”
Une "Coalition Santé" dénonce les mesures brutales du gouvernement fédéral
Ce jeudi 18 décembre, le Parlement fédéral doit se prononcer sur une série de mesures visant les travailleurs en incapacité de travail. Pour la Coalition Santé, le constat est sans appel. Le gouvernement fédéral engage une politique de sanctions et de contrôle jugée « brutale, stigmatisante et inefficace ».
« Le gouvernement fédéral s’attaque frontalement aux travailleurs malades avec plus de deux milliards d’euros d’économies cumulées. L’Arizona méprise les acteurs de terrain et nous fait basculer dans une logique de suspicion généralisée », dénonce Arthur Lambert, porte-parole de la Coalition Santé.
Plusieurs dispositions, prévues pour entrer en vigueur au 1er janvier 2026, inquiètent particulièrement les organisations réunies au sein de la coalition. Parmi elles, la fin du salaire garanti pour les incapacités pendant un temps partiel médical, la suppression des indemnités en cas d’absence à un rendez-vous de contrôle, la création d’une base de données destinée à surveiller le comportement de prescription des médecins, ou encore la limitation stricte à trois mois de la durée des certificats médicaux, quelle que soit la pathologie. S’y ajoutent un raccourcissement des délais facilitant les ruptures de contrat pour force majeure médicale et une pression financière accrue sur les mutualités, au détriment de leur mission de protection sociale.
"Pas de retour durable à l'emploi"
Pour la Coalition Santé, ces mesures ne permettront en rien un retour durable à l’emploi. « À moins de forcer des personnes malades à reprendre le travail contre l’avis des médecins, il n’y a aucune chance que ces dispositifs produisent les effets annoncés », insiste Arthur Lambert. Selon lui, des dizaines de milliers de personnes risquent surtout d’être exclues de l’assurance maladie, sans que soient traitées les causes structurelles du problème, comme les conditions de travail dégradées, les métiers pénibles ou l’absence d’aménagements en fin de carrière.
Les gains budgétaires avancés par le gouvernement sont également contestés. « Sur les 500.000 malades de longue durée, 100.000 travaillent déjà à temps partiel médical. Un travailleur malade sur cinq. Les économies annoncées sont très largement surévaluées », rappelle la coalition, en s’appuyant sur les chiffres des organismes assureurs.
"Transformer les personnes malades en suspects et les médecins en contrôleurs est une impasse »
Regroupant syndicats, mutualités, associations, professionnels de première ligne et travailleurs, la Coalition Santé annonce une mobilisation accrue. Objectif : documenter les effets concrets des réformes, soutenir les personnes concernées et proposer des alternatives.
« La maladie n’est pas un coût à réduire, mais une réalité humaine à accompagner. Transformer les personnes malades en suspects et les médecins en contrôleurs est une impasse », conclut Arthur Lambert, plaidant pour des politiques axées sur la prévention, la promotion de la santé et l’amélioration des conditions de travail.