Rapport international
"Nous ne sommes pas prêts en cas de nouvelle pandémie"
Cinq ans après le Covid-19, le Global Preparedness Monitoring Board (GPMB), organe conjoint de l’OMS et de la Banque mondiale, publie un rapport alarmant : "Malgré les progrès scientifiques et technologiques, le monde reste profondément vulnérable face aux futures pandémies". Présenté au récent Sommet mondial de la santé à Berlin, le document appelle à un sursaut pour éviter de répéter les erreurs du passé.
Le GPMB, créé en 2018, avait déjà alerté sur « l’impréparation mondiale » suite à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Il s’inquiète car le monde semble avoir tourné la page de l’épidémie covid sans tirer aucune leçon alors que les conséquences sanitaires se font encore sentir.
Choc multidimensionnel
« Les pandémies sont des chocs multidimensionnels qui exigent des réponses coordonnées et multisectorielles », a déclaré Joy Phumaphi, coprésidente du GPMB et ancienne ministre de la Santé du Botswana. « Les prochaines pandémies seront différentes de celles du passé, et notre préparation doit évoluer en conséquence. »
Enième rapport international qui subira le classement vertical ? Impossible de le savoir. En attendant, il propose trois priorités :
-Soigner : le GPMB prône « le renforcement des soins de santé primaires, capables de détecter rapidement une menace émergente, de protéger les soignants et de maintenir les services essentiels ». Un système solide entraîne la confiance de la population, estime Kolinda Grabar-Kitarović, coprésidente du GPMB et ex-présidente de la Croatie.
-Mesurer : le rapport propose la création d’un observatoire mondial des risques pandémiques « intégrant des données épidémiologiques, économiques et sociales en temps réel ». « Grâce à l’intelligence artificielle, il permettrait d’améliorer la prévision et la répartition des ressources. »
-Coopérer : le GPMB appelle les États à « ratifier et financer l’Accord sur les pandémies de l’OMS ». Il s’agit de celui adopté en mai 2025 dont l’annexe concerne le partage de la connaissance sur les agents pathogènes.
Enfin, le GPMB annonce « qu’il travaillera étroitement avec l’OMS et la Banque mondiale afin que ses recommandations soient traduites en engagements concrets lors de la réunion de haut niveau des Nations unies sur la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies », prévue en 2026.
